Tout a commencé par un « Oh mer.. »! Ce n’était pas vraiment le coup de foudre au premier regard. Les problèmes arrivent quand on s’y attend le moins, non? Assez bizarrement, on dit que l’amour aussi arrive quand on s’y attend le moins… Des problèmes à l’amour, curieusement ca résume plutôt bien notre histoire!
J’ai toujours aimé les chats, élevant une dizaine de félins dans le jardin de mes parents depuis ma plus tendre enfance. Jusqu’à ce que mon dernier chat meure en 2009. Michou avait 15 ans. Il était très malade et a rendu l’âme au milieu de la nuit dans mes bras. Je sais que ça va vous paraitre stupide et enfantin, mais à ce moment très précis, je lui ai fait la promesse que jamais je n’aurais un autre chat dans ma vie.
Quelques années plus tard, j’ai décroché un poste à Rodrigues, une petite ile perdue dans l’océan indien. Quand je me suis réveillée ce matin du 13 octobre 2013, je me suis dirigée vers ma fenêtre, comme d’habitude, pour admirer la merveilleuse vue sur le lagon, mais un bruit étrange a attiré mon attention. « Put… de mer..! » Eh oui, c’était ma toute première réaction quand j’ai vu un tas de chiots sous ma fenêtre, gigotant près de leur mère, la chienne de la voisine qui avait pris l’habitude de venir chez moi réclamer mon affection. J’ai immédiatement averti ma voisine en lui demandant de récupérer sa famille de chiens dans la semaine. Mais le lendemain du jour où elle les a pris, j’ai été réveillée par leurs pleurs, le genre de pleurs qui demandent à l’aide. J’ai attendu presque une heure, en essayant de me convaincre que ce n’était pas mon problème, avant d’aller voir ce qui se passait dans le jardin de ma voisine. J’ai trouvé les chiots bloqués sous un morceau de tôle de fer, en plein soleil et sans eau. Leur mère n’arrivait pas à y accéder et aucune ne trace de ma voisine. Je ne pouvais pas les laisser mourir, car clairement c’est ce qui allait leur arriver. Ca a été un de mes moments Brigitte Bardot. Je me suis sentie si révoltée et en colère que je les ai ramenés dans mon jardin, construit un abri confortable et décidé de les garder jusqu’à leur sevrage.
Six semaines plus tard, j’avais réussi à donner tous les chiots à des personnes qui voulaient les adopter, sauf un. La petite chienne noire avec ses pattes blanches était la réplique identique de Michou, comme vous pouvez le constater. Et si Michou s’était réincarné en chien? C’est ridicule, mais j’y ai vu un signe. Quelle était la probabilité que je retrouve un animal aussi similaire à mon défunt chat? Vous pouvez rire… Mais c’était le destin.
Je l’ai donc gardée, sans réfléchir au long terme, en me disant qu’au moins je lui offrirai quelques mois d’une vie heureuse.
Un an plus tard, quand ma mission à Rodrigues s’est achevée et que j’ai dû organiser mon retour en Europe, j’ai soudainement réalisé que je ne pouvais pas l’abandonner. Pas seulement parce que c’était immoral, mais surtout parce que notre complicité était devenue bien trop forte. Il suffisait que je regarde sa petite tête d’amour pour me sentir heureuse. Oui, c’est bête et mignon. Seuls ceux qui aiment les animaux peuvent comprendre, mais je suis convaincue qu’avoir un animal de compagnie contribue à vous rendre plus heureux. J’avais aussi le sentiment que nous avions encore plein de choses à partager. Une vie pleine d’aventures et de rires nous attendait. J’ai donc entrepris toutes les démarches nécessaires pour déménager avec elle.
Photos & contenus @ The Tropical Dog 2015-2018.